Cessez le feu ! Cessez le feu !

Jusqu’où iront-ils ? Boucheries caillassées, charcuteries aspergées de peinture et de faux sang, fromageries taguées, insultes en tous genres : la France a connu ces derniers mois une vague de violences inédite, revendiquée - anonymement - par une frange de militants abolitionnistes et antispécistes prêts à tout. Au point que certains artisans ont demandé une protection policière particulière et que d’autres ont recouru à des sociétés privées. Un cran a aussi été franchi dans les discours, avec une radicalisation de plus en plus ouvertement affichée et décomplexée sur les plateaux de télévision (très complaisants au demeurant), au point d’oser emprunter le vocabulaire de l’holocauste ! Ces extrémistes feraient presque passer l’association L 214, pourtant connue pour ses méthodes d’intrusion illégales, pour des enfants de chœur… Il faut avoir à l’esprit que les mouvements anti-viande et anti-élevage sont en concurrence et qu’ils se livrent de plus en plus à de la surenchère, même si un certain nombre, il est vrai, se sont désolidarisés de ces actions violentes, considérant que cela desservait leur cause auprès du grand public.

Dans cette escalade, l’incendie d’origine criminelle qui a détruit la moitié d’un abattoir dans l’Ain a semble-t-il marqué un tournant. Pour finalement sortir la représentation nationale de sa torpeur. Alors que le code de la sécurité intérieure permet de dissoudre les associations qui incitent à la haine ou à la violence, le Premier ministre est monté au créneau le 9 octobre lors d’une séance de questions à l’Assemblée. Parlant « d’actes scandaleux, inexcusables, criminels » à propos de cet incendie, il a promis que ces exactions déclencheront « l’ensemble des moyens prévus par la loi pour les réprimer et les sanctionner ». Sans aller plus loin pour le moment. Ce sont pourtant des réponses fortes, exemplaires et concrètes qui sont attendues pour garantir l’État de droit et la liberté alimentaire. Ces groupuscules et ces militants testent de manière évidente la résistance. Si elle n’est pas à la hauteur, ils continueront…